"Il pleure dans mon coeur...

... comme il pleut sur la ville"... ce vers de Verlaine me "parle" tellement en ce jour gris et pluvieux, il me "colle à la peau"..

Je croyais que je n'arrivais plus à pleurer, que je n'avais plus de larmes. Depuis un certain temps déjà, j'avais l'impression que la boule au fond de la gorge en obstruait tout passage, que les larmes s'arrêtaient au bord des paupières mais qu'elles n'arrivaient plus à s'écouler. J'avais l'impression parfois que ce trop plein allait me faire exploser, et comme un barrage qui cèderait sous la pression, ce serait soudain le grand débordement. Mais il ne se passait rien, sinon la douleur qui enfle devant l'incompréhension.

Et puis depuis ce matin, une fissure s'est faite, la résignation peut-être. Depuis ce matin les larmes s'écoulent, lentement mais sans discontinuer. Il faudra du temps certainement avant d'épuiser toutes celles qui ont été emmagasinées. Je ne sais pas si elles arriveront à effacer ce sentiment qui m'envahit, cette désillusion, mais au moins cela soulage, comme une plaie qui se viderait enfin (désolée pour l'image, mais c'est celle qui me vient spontanément !), les larmes sont là pour tout laver. Je ne veux pas que ce sentiment se change en rancoeur, mais le temps de cicatrisation risque d'être long. Ce n'est pas toujours facile d'accepter quelque chose que l'on ne comprend pas, mais il faut savoir se faire une raison, même si cela fait mal. Et cela fait mal, je n'arrive plus à arrêter le flot de larmes si longtemps contenu.....