Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
pensées
23 novembre 2012

Lire, lire, lire......

Lire pour oublier. Lire pour oublier... l'oubli et l'indifférence. Lire pour oublier la déception et la blessure... Lire pour oublier les soucis quotidiens... Lire pour ne pas penser... Lire pour rentrer dans sa bulle... Lire pour apprendre, pour se documenter, voyager.... Lire pour trouver parfois des réponses à mes questions.... Lire pour se distraire...

Lire pour s'échapper, s'envoler, planer, survoler les mots, partir ailleurs, échapper à son quotidien pour rentrer dans la vie d'inconnus, aussi imaginaires soient-ils, quitte à y retrouver un peu de soi. Oui, je sais, cela peut paraître idiot ou paradoxal, car où est l'évasion dans ce cas, quel est le véritable plaisir ? Comment fuir la réalité si c'est pour vivre à travers la lecture des situations identiques ?... Peut-être en les relativisant, en se disant que si un auteur a réussi à si bien analyser une situation c'est que finalement elle est banale, donc on n'a pas besoin de se prendre la tête... peut-être.... C'est une approche différente de ma réalité malgré tout qui me permet de mieux la comprendre ?... Je ne sais pas, le principal est que j'y trouve une sorte d'évasion ! "Les livres sont des miroirs et l'on n'y voit que ce que l'on porte en soi." (Carlos Ruiz Zafon, L'ombre du vent)

Je lis énormément en ce moment, période propice, boulimie de lecture (c'est toujours mieux que boulimie de nourriture... à condition de ne pas combiner les deux !). J'essaye de varier les genres, mais je m'aperçois de plus en plus (ce n'est pas nouveau, mais confirmé) que les livres qui m'attirent le plus, qui me font le plus "vibrer", qui me touchent, sont ceux qui vont me permettre de réfléchir, ressentir des émotions, dans lesquels je vais pouvoir m'identifier un tant soit peu aux personnages, des personnages pour lesquels l'auteur aura réussi une profonde analyse psychologique, un livre dans lequel j'aurais envie de relever plein de phrases (je lis toujours avec un crayon à portée de main), des aphorismes, des paragraphes, parce qu'ils m'auront "parlé", parce qu'ils m'auront touchée, parce qu'ils m'auront apporté réconfort ou nostalgie. "La lecture est un acte d'identification : si nous comprenons ce que nous lisons, c'est que les sentiments exprimés sont déjà en nous." (Madeleine Chapsal)

Après plusieurs essais infructueux ces derniers temps, je m'aperçois que je n'arrive plus à lire des romans "légers", des romans "à l'eau de rose", trop superficiels, sans aucune profondeur psychologique.

Attention, je ne suis pas en train de dénigrer ce genre de lectures, je m'en suis moi-même régalée, fut un temps, et j'en ai lues des quantités énormes, j'avalais tout ce qui me tombait sous la main (encore des mots faisant référence à la nourriture !!!). Elles me faisaient rêver, peut-être que j'avais besoin de croire que tout pouvait être "tout beau, tout rose", que l'amour était éternel, que la vie était plus facile dans l'imaginaire, que...

Je n'ai plus besoin de rêver ? Oh si pourtant ! Comme tout le monde, non ?!... Et puis, "romans légers", tout est relatif certainement, et surtout subjectif. Je lis bien, et j'assume entièrement, Musso, Lévy (auteurs tellement décriés) et je me régale ! Après tout, l'important dans la lecture est bien d'y trouver un plaisir personnel, quel qu'en soit le niveau. Tout le monde ne peut pas lire Proust (d'ailleurs je ne m'y suis jamais essayée) ou des essais philosophiques ou politiques. Tout le monde ne recherche pas la même chose à travers la lecture, si ce n'est son propre plaisir (je ne parle pas des lectures obligatoires au cours des études), et chacun réagira différemment selon son vécu, et pourra éprouver des émotions différentes selon le moment également... "Un livre a toujours deux auteurs : celui qui lécrit et celui qui le lit." (Jacques Salomé)

Mais c'est vrai aussi qu'au milieu de deux lectures "sérieuses", "graves", il me faut de temps en temps intercaler un peu plus de légèreté malgré tout, besoin d'un vrai éclat de rire pour décompresser, pour reprendre mon souffle.... Malheureusement ces livres sont rares (en tous cas pour moi !). Alors il m'arrive de lire et relire ceux qui ont déjà eu cet effet "salvateur" sur moi, et là où je me dis qu'ils sont vraiment bons (encore une fois je ne parle que pour moi) c'est qu'à chaque fois ils me font le même effet, et ils remplissent leur rôle à merveille.

Je n'hésite pas en effet à relire un livre qui m'a plu, un livre "coup de coeur". Je sais que beaucoup n'aiment pas ça, mais même si je connais le dénouement, je suis rarement déçue par une relecture, au contraire je fais de nouvelles découvertes, j'approfondis mon ressenti.

Et puis dans la lecture il y a aussi parfois l'envie de retrouver les mots que l'on aurait eu envie d'écrire sans s'en sentir capable. folonSurvoler les mots cela ne veut pas dire lire en diagonale ou sauter des lignes. Survoler les mots... c'est bizarre, j'ai en tête l'image des hommes volants de Folon, les bras étendus planant au-dessus des mots, qui s'attardent, plongent vers eux puis reprennent de l'altitude... Etrange ! ;)... Survoler les mots cela veut dire au contraire tourner autour, s'en imprégner, lire lentement en détachant bien les mots, profiter et visualiser les descriptions que je lisais en diagonale... et c'est peut-être parce que je les trouve si beaux, ces mots, que.... je n'arrive plus à écrire... même si aujourd'hui, je le reconnais, ils m'auront un peu inspirée ! ;)

"Le roman est ennemi de la vitesse, la lecture doit être lente et le lecteur doit rester sous le charme d'une page, d'un paragraphe, d'une phrase même." (Milan Kundera)                                

Publicité
Commentaires
D
Il n'y a pas de hiérarchie de lecture<br /> <br /> Pas plus qu'il y en aurait d'écriture. <br /> <br /> Seuls le désir, le plaisir, la rencontre<br /> <br /> Devraient guider nos choix, pour ou bien contre.
Répondre
Derniers commentaires
Publicité
Archives
Publicité