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pensées
13 juin 2008

Une lecture qui me "parle" tant !

Tous ces mots, j'aurais pu les écrire, mais ils ne sont pas de moi. Ce sont des extraits de "La musique des anges" de Catherine Bensaïd. Si j'ai pris la peine de les retranscrire ici, c'est parce que, bien mieux que je n'aurais su le faire, ils évoquent tout à fait ce que je ressens actuellement, l'état dans lequel je me trouve...

"A vouloir tout oublier, c'est soi-même que l'on finit par mettre de côté...

Jusqu'au jour où cette tête vide ou pleine, à moitié vide, à moitié pleine, selon l'humeur du moment, est "près d'éclater". D'exploser d'un trop plein de tout et de rien, de rien tant ce tout ne signifie plus rien....

On ne voit plus d'alternative que de se taire, dans l'impuissance à communiquer, à parler vrai, à se faire entendre. Le retrait et l'enfermement deviennent la seule réponse au tumulte du monde, le seul pansement aux maux du cœur....

Est-ce l'autre par son comportement, qui est à l'origine de ma souffrance ou est-ce moi qui ne sais pas me faire aimer? Suis-je en droit de me plaindre de ce qui ne m'est pas donné à vivre, ou ai-je le devoir de comprendre pourquoi ma vie ne correspond pas à ce que j'en attends ? En un mot : est-ce moi ou est-ce l'autre ?.... [...] En quoi, et jusqu'à quel point, est-on responsable de sa vie ?...

Aussi longtemps que nous restons dépendants du monde extérieur, et surtout de la façon dont il résonne en nous, nous ne pouvons être autonomes...
Etre autonome, c'est être libre de décider à chaque instant ce qui est bon pour soi, le cadre et les règles auxquelles on se soumet...

Il est un point où notre corps s'alarme et nous alarme quand notre cœur a mal, quand l'autre nous fait mal. On a "mal au cœur"; ce peut être la tête, le dos, le ventre. Le corps nous parle. Mais nous n'avons pas toujours envie de l'entendre...

Comment prendre de la distance quand celle que l'autre impose nous met à la torture, quand son silence, ses silences sont vécus comme un supplice ? ... [...] Nous avons  besoin de savoir :"Qu'ai-je fait à l'autre qui ne lui a pas plu ? Ai-je eu une phrase maladroite, l'ai-je blessé ? Qu'il me parle ." [...] On se sent plus seul que si l'on était seul....

Nous sommes tous responsables de ce que nous vivons, de ce que nous avons, plus ou moins consciemment, choisi de vivre. Accepter notre responsabilité dans l'évolution d'une relation permet d'espérer qu'il n'en soit pas toujours ainsi...

"Je n'ai pas confiance dans le fait que l'on puisse m'aimer? Je suis une ratée. J'ai tout raté. Quand on me fait des compliments, je ne peux pas croire que cela s'adresse à moi. Je sais que je ne donne pas l'image d'une vie ratée. Bien au contraire. Je fais tout pour m'entendre dire que je suis belle, que mon couple, mes enfants, ma maison son t magnifiques, et que j'ai un bon métier; en un mot que ma vie est parfaitement réussie. Mais je sais que ce n'est pas moi. Si je fais illusion, je ne me fais plus d'illusions : plus je m'acharne à donner de moi une image de rêve, plus le contraste est grand avec la réalité de ce que je suis. Car je ne suis pas ce que les autres croient. Mais s'ils ne croient pas en moi, qui suis-je ?"

Etre "en attente" ne permet pas d'accomplir ce que l'on attend. Bien au contraire. Plus on attend quelque chose de précis, plus on rend étroit son champ de vision et limitée sa capacité d'écoute. On ne voit et n'entend que ce que l'on veut voir et entendre, se limitant à des possibilités de plus en plus réduites.

Pendant longtemps, nous n'osons pas nous confier : nous n'avons confiance en personne.Nos tentatives s'étant toutes soldées par le regret de nous être laissé aller, nous n'avons plus envie de recommencer...

Combien pensent que l'initiative doit toujours venir des autres et, par conséquent, attendent des gestes qui ne viennent pas. "A quoi cela sert de demander ? Pour subir l'affront de m'entendre dire 'non'!" Ils prendraient le risque non seulement de ne pas s faire entendre, mais aussi de constater combien l'autre ne se soucie guère de les satisfaire. Voilà pourquoi ils prennent le parti de se taire. Mais s'ils savent trop bien taire leurs désirs, ils ne savent pas taire leur déception et la laisse tant paraître qu'ils découragent ainsi les meilleures intentions. La plainte a pour effet d'éloigner ceux que l'on aimerait plus proches.

Il faut restaurer son intérieur pour laisser la place au bonheur d'aimer et d'être aimé.

S'il faut verser des larmes, ne craignons pas de le faire : elles sont, avec le rire et les soupirs, l'expression silencieuse des paroles qui ne peuvent se dire. On "fond" en larmes et fondent dans le même temps les résistances qui nous interdisaient l'accès à la vérité de nos sentiments. On voit clair : un regard plein de larmes ne peut plus mentir ni se mentir à lui-même.
Les larmes nous lavent de notre passé et redonnent vie à notre âme.

Prenons le risque de vivre, car c'est bien de risque qu'il s'agit : celui d'aller vers la lumière et de faire la lumière sur ce que nous ne voulons ni voir ni savoir. Ouvrons notre porte à la joie même s'il nous faut affronter pour cela nos démons. Il n'y a pas de joie sans larmes et les larmes ne sont pas toujours tristes."

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"Marche face au soleil sans craindre la brûlure du bonheur et laisse ton ombre lutter contre les ténèbres dans ton dos" [Li-cam]
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