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pensées
24 août 2012

Le Premier Oublié

Le Premier Oublié

Le premier oublié, c'est Thomas, le fils cadet, celui qui est présent tous les jours auprès de sa mère, Madeleine, mais qu'elle a oublié. Parce que Madeleine perd la mémoire... parce que Madeleine est atteinte de la maladie d'Alzheimer....

Pourquoi est-ce que je parle de ce livre ? Tout d'abord parce que c'est un livre qui n'est censé paraître que le 13 septembre et que je me demande comment j'ai pu l'obtenir sur le net et d'occasion en plus ! Jusqu'à ce que je reçoive mon colis je pensais que c 'était une erreur et je me disais qu'ils allaient annulé la commande. Et bien non, je l'ai bien reçu... et je ne cherche plus à comprendre! ! Et je suis d'autant plus ravie de pouvoir lire ce livre en "avant première" que c'est le dernier d'un de mes auteurs fétiches, Cyril Massarotto. Et avec ce nouveau roman que j'ai lu en quelques heures (en ayant le "privilège" de le posséder avant tout le monde, je n'allais pas mettre six mois pour le lire ! ;)...), d'un genre bien différent des précédents, il m'a à nouveau complètement séduite !

Deux récits qui s'alternent, celui de Madeleine, l'oublieuse, consciente de sa dégradation...

"Voilà le plus terrible : je sais que je vais devenir une coquille vide.

Quand je pense à ces choses - c'est à dire tous les jours -, j'essaye d'en imaginer d'autres, pour me changer les idées, et aussi pour la faire travailler cette maudite tête. Je me demande si, du coup, ma mémoire quand elle me quittera fera vraiment comme le bernard-l'ermite et ira se chercher une autre coquille, plus grande, mieux à son goût, plus confortable. Parfois je m'imagine que les fous sont en fait des coquillages qui ont reçu plusieurs mémoires comme la mienne, et que les bernard-l'ermite se battent dans leur tête, alors forcément, les fous déraillent. Le jour où ma mémoire m'aura définitivement quittée, peut-être se retrouvera-t-elle aux urgences psychiatriques, dans la tête d'un homme qui dira s'appeler Madeleine et avoir trois beaux enfants... On lui fera une petite piqûre, et lui et moi essaierons de vivre en harmonie, dans un grand hôpital, parmi les autres coquilles trop pleines.

Et puis qui sait ?, s'il est bel homme, peut-être qu'à l'intérieur de sa tête, nous vivrons tous les deux notre dernière histoire d'amour..."

... et celui de Thomas, l'oublié, dont l'amour filial est sans borne...

Elle m'a dit :

- vous êtes gentil. Un gentil garçon.

- Merci...

- Vous pleurez ? Pourquoi vous pleurez ?

- Pour rien maman. Pour rien.

- Une histoire de fille, bien sûr. Les jeunes hommes comme vous, ça ne pleure qu'à cause des filles !

- En quelque sorte, oui. Disons que je pleure à cause d'une femme.

- Elle ne vous aime pas ?

- Si, je suis sûre qu'elle m'aime plus que tout, mais elle ne le sait plus. Elle n'en est pas consciente

- Bah, vous l'oublierez...

- L'oublier ? Non, jamais...

Un style qui accroche dès les premières lignes, tendre et poétique, un sujet difficile, un récit tout en pudeur (autobiographique ?) où se mêlent, comme toujours chez Cyril Massarotto, humour et émotions, des émotions fortes qui nous prennent souvent à la gorge et qui font que j'ai lu une grande partie de ce roman les larmes aux yeux mais aussi parfois le sourire aux lèvres ! Un récit poignant !... Un talent incontestable.

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Commentaires
S
Certains passages sont cruels et bouleversants à la fois et montrent bien la difficulté pour l'entourage de vivre avec cette maladie qui est un véritable cataclysme. A travers rires (jaunes parfois) et larmes, nous suivons l'évolution de la maladie, mais aussi l'évolution de l'"acceptation" de la famille face à certaines décisions déchirantes, telle que le placement en maison ou l'espérance de voir la fin arriver rapidement. C'est un récit douloureux et dur, mais le talent de l'auteur est d'arriver à nous mener jusqu'au bout... jusqu'au bout de nos émotions...
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B
Les extraits que tu as mis sont très touchants... ce doit être atroce d'être face à une inconnue qui pourtant est la personne que l'on connaît le mieux... et qui, normalement, nous connaît aussi le mieux et qui dans le cas de la maladie ne nous reconnaît plus... peut-être vaut-il mieux qu'elle ne soit plus là et pourtant l'absence aussi est dure à supporter sûrement...
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